Rock Mag n°62 Février 2006
ARTWORK
RockMag : Avez-vous fait votre choix pour la pochette de l'album ?
Brian Molko : On hésite encore entre 2 photos, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle représentera une très belle Espagnole nue. Notre photographe est Nadav Kander, il avait déjà fait les photos de Once More With Feeling. Ce mec est complètement dingue, mais aussi très talentueux.
Et le livret ?
Brian : Beaucoup de photos prises dans le studio. Quand on s'est vus à Londres, on était dans la « pièce moderne ». Le reste de la maison est beaucoup plus old school, tu te crois dans les 70's. Celle-ci, là, y a été prise (désignant la photo de Steve p.56 dans ROCKMAG n°62)
Quel message voulez-vous faire passer avec ce visuel ?
Brian : Il n'y a pas vraiment de message. A part pour Black Market Music, qui est la pire pochette de l'histoire du rock, on a toujours choisi un être humain. On tend de plus en plus vers une représentation de chair, de nudité. Sur un album, on se met à nu, tu vois ? Pour Sleeping with ghosts, nous nous étions inspirés de Man Ray de JB Mondino. Cette fois-ci, on a cherché à faire l'équivalent photographique d'un tableau de Francis Bacon. Tout est distordu, entièrement fait par photo, sans retouche. Tu le verras sur le visage de la fille pour l'album et sur les nôtres pour les singles. Hé, c'est un peu comme sur cette photo-là, en fait (il montre le livret du maxi Without you I'm nothing avec lequel je suis venu, ndlr).
FEATURINGS
En plus de VV des Kills sur Meds, l'album contient un autre duo avec Micheal Stipe de R.E.M. sur Broken Promise... Vous vous connaissez depuis longtemps ?
Brian : C'était en 1998, pendant le tournage du film Velvet Goldmine qu'il produisait. Il voulait tout le temps nous prendre en photo dans les toilettes. Ca nous semblait étrange comme comportement, mais on est devenus potes. Et pour cet album, on souhaitait ajouter une voix féminine sur Broken Promise, qui traite d'adultère. Et un jour, ici même, dans cet hôtel (Le Coste, ndlr), on est tombés sur R.E.M. On en a parlé avec Michael et deux hommes chantant ce morceau nous a paru une idée plus originale qu'un couple mixte. Michael était OK, il est venu en studio... Et voilà !
Et au studio, justement, vous fréquentiez Gomez, qui enregistrait dans la pièce d'à côté...
Brian : (Tout le monde se marre) Oh que oui ! On se connaît depuis des années, on a été un temps sur le même label. A la fin des sessions, le studio nous a offert 18 bouteilles de champagne, alors forcément on les a bues avec Gomez. On a fini complètement cramés à se jouer des morceaux, une putain de soirée. Leur album est leur meilleur jusque-là, le songwriting est excellent. Ils l'ont fait avec Gil Norton, qui a produit le Doolittle des Pixies.
RÉPÉTITIONS
Vous avez commencé à répéter pour la tournée à venir ?
Brian : Pas encore. On commence la semaine prochaine (cet entretien s'est déroulé le 9 janvier, ndlr) il y a un nouveau dans le groupe, Alex Lee, il a joué dans Suede et Strangelove. C'est un excellent musicien, il remplacera Xavier Roide. Et Bill Lloyd, lui, est toujours dans l'équipe.
Où répétez-vous ?
Brian : Dans notre local à Londres. Parce qu'on vit là-bas, après tout. Mais je préfère quand même Paris... (murmurant) les gens sont plus beaux !
Quel est le truc primordial pour préparer la tournée ?
Steve : Apprendre à jouer les nouveaux titres et réapprendre à jouer les vieux.
Brian : Le 1er jour, tu prends ta guitare et... "Euh Stef, c'est quoi l'accord, déjà ?"
Stefan : "Comme ça !"
Brian : "Montre-moi !"
Steve : Et après, Brian essaie de se rappeler les paroles.
Brian : C'est ça ! (Rires)
Vous avez bossé la set list ?
Brian : Oui, elle est presque bouclée. On a 25 titres qu'on souhaite jouer, la moitié vient du nouvel album. On en a enlevé par rapport à la tournée précédente, mais c'est pour en ajouter d'autres pas joués depuis longtemps. Les fonctions remplies par ceux que l'on jouera plus seront assurées par des titres du nouvel album. On veut mettre ceux-là en avant.
CLIPS
Vous avez déjà tourné le clip de A Song To Say Goodbye ?
Brian : Non, pas encore. On travaille avec Philippe André, dont on a beaucoup aimé le travail avec Roger Sanchez. On ne nous voit pas vraiment dedans, en fait, c'est plutôt un film...
Stefan : ...de gonzesses espagnoles à poil...
Brian : ...qui font l'amour !
Steve : Avec des singes !
Brian : Oui ! bonne idée !
...Qu'entends-tu lorsque tu dis qu'on ne vous verra pas vraiment ?
Brian : On apparaît dans une télé, en train de jouer. C'est plus un court-métrage qu'un clip. Quand j'ai lu le script, ça m'a fait l'effet d'un truc à la Gus Van Sant. C'est ce qu'on a essayé d'obtenir au final.
Et que raconte-t-il ?
Brian : Tu as vu I Am Sam, avec Sean Penn ? C'est l'histoire d'un gamin qui se retrouve à devoir être le père de ses parents. Notre vidéo est dans la même veine.
EDITION LIMITEE
Des rumeurs parlent d'un documentaire tourné par Ewen Bremner (Trainspotting) qui accompagnerait l'album...
Brian : En fait, le 1er pressage sera un petit livre de 20 cm de haut, avec 50 pages montrant les photos du studio et les textes. Et il y aura un CD bonus de vidéos, dont une filmée par Ewn Bremner. C'est du genre A Day In The Life Of Placebo. Il nous a suivis pendant 24h dans le studio... Nous on a juste fait ce que l'on fait habituellement... on est allé au pub. (Rire général)
LA TOURNEE
De nouvelles envies pour ce tour ?
Brian : Avant tout, délaisser le sampler au profit de la guitare. Notre philosophie sera: "Tout ce que tu peux faire à la guitare, fais-le à la guitare plutôt qu'au clavier".
Vous appliquerez la même recette aux anciens morceaux ?
Brian : Oui. Leur faire vivre une nouvelle vie, c'est la seule façon de reprendre son pied avec. (Son téléphone sonne. C'est Mondino. Brian tente "je suis en pleine interview, je te rappelle dans...", mais le photograhe a déjà racroché. Plutôt speed, ndlr)
Comment se passera la tournée ?
Brian : On attaque le 19 février à Bangkok, puis on vient en Europe pour quelques shows secrets. On ne sait pas encore où ils auront lieu, ni quand. Rien n'est organisé pour l'instant.
Steve : Pendant la tournée, on pourrait peut être faire un truc avec Alison (VV des Kills, ndlr) ou Michael (Stipe), si les plannings le permettent, ou même un truc accoustique, ou avec un orchestre... En 2 ans, on aura le temps de voir.
Brian : Ouais, ça serait génial. Jouer dans de vieux amphithéâtres comme Orange ou Nîmes aussi. Et si tout va bien, on fait le Parc des Princes en 2007, avec Johnny Hallyday en 1ère partie ! (Rires) Non, Dick Rivers ! Une bite de rivière ! On l'a rencontré à Canal+, vous vous souvenez ? Il était plus maquillé que moi ! (Tout le monde se marre)
Plus sérieusement quand risque-t-on de vous voir en France ?
Stefan : Quand le single sortira, vers le 27 février (sa sortie a été repoussée depuis au 6 mars, ndlr). Peut être un peu après. Mais on ne sait pas encore où.
Vous vous attaquez encore aux Etats-Unis, comme en 2003-2004 ?
Brian : Pour être honnête, si je n'y remets plus jamais les pieds, je serais le plus heureux des hommes. Je hais ce pays. (Aux autres) Vous aussi, non ?
Stefan : Y a des endroits bien plus beaux dans le monde.
Brian : Je ne veux pas aller dans un putain de pays qui prend nos putains d'empreintes digitales pour nous laisser entrer. Qu'ils aillent se faire foutre ! Ils sont responsables de tout ! Ils ont financé Saddam Hussein, armé Oussama Ben Laden ! Qu'ils nettoient leur merde avant de s'occuper de celle des autres !
RockMag : Avez-vous fait votre choix pour la pochette de l'album ?
Brian Molko : On hésite encore entre 2 photos, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle représentera une très belle Espagnole nue. Notre photographe est Nadav Kander, il avait déjà fait les photos de Once More With Feeling. Ce mec est complètement dingue, mais aussi très talentueux.
Et le livret ?
Brian : Beaucoup de photos prises dans le studio. Quand on s'est vus à Londres, on était dans la « pièce moderne ». Le reste de la maison est beaucoup plus old school, tu te crois dans les 70's. Celle-ci, là, y a été prise (désignant la photo de Steve p.56 dans ROCKMAG n°62)
Quel message voulez-vous faire passer avec ce visuel ?
Brian : Il n'y a pas vraiment de message. A part pour Black Market Music, qui est la pire pochette de l'histoire du rock, on a toujours choisi un être humain. On tend de plus en plus vers une représentation de chair, de nudité. Sur un album, on se met à nu, tu vois ? Pour Sleeping with ghosts, nous nous étions inspirés de Man Ray de JB Mondino. Cette fois-ci, on a cherché à faire l'équivalent photographique d'un tableau de Francis Bacon. Tout est distordu, entièrement fait par photo, sans retouche. Tu le verras sur le visage de la fille pour l'album et sur les nôtres pour les singles. Hé, c'est un peu comme sur cette photo-là, en fait (il montre le livret du maxi Without you I'm nothing avec lequel je suis venu, ndlr).
FEATURINGS
En plus de VV des Kills sur Meds, l'album contient un autre duo avec Micheal Stipe de R.E.M. sur Broken Promise... Vous vous connaissez depuis longtemps ?
Brian : C'était en 1998, pendant le tournage du film Velvet Goldmine qu'il produisait. Il voulait tout le temps nous prendre en photo dans les toilettes. Ca nous semblait étrange comme comportement, mais on est devenus potes. Et pour cet album, on souhaitait ajouter une voix féminine sur Broken Promise, qui traite d'adultère. Et un jour, ici même, dans cet hôtel (Le Coste, ndlr), on est tombés sur R.E.M. On en a parlé avec Michael et deux hommes chantant ce morceau nous a paru une idée plus originale qu'un couple mixte. Michael était OK, il est venu en studio... Et voilà !
Et au studio, justement, vous fréquentiez Gomez, qui enregistrait dans la pièce d'à côté...
Brian : (Tout le monde se marre) Oh que oui ! On se connaît depuis des années, on a été un temps sur le même label. A la fin des sessions, le studio nous a offert 18 bouteilles de champagne, alors forcément on les a bues avec Gomez. On a fini complètement cramés à se jouer des morceaux, une putain de soirée. Leur album est leur meilleur jusque-là, le songwriting est excellent. Ils l'ont fait avec Gil Norton, qui a produit le Doolittle des Pixies.
RÉPÉTITIONS
Vous avez commencé à répéter pour la tournée à venir ?
Brian : Pas encore. On commence la semaine prochaine (cet entretien s'est déroulé le 9 janvier, ndlr) il y a un nouveau dans le groupe, Alex Lee, il a joué dans Suede et Strangelove. C'est un excellent musicien, il remplacera Xavier Roide. Et Bill Lloyd, lui, est toujours dans l'équipe.
Où répétez-vous ?
Brian : Dans notre local à Londres. Parce qu'on vit là-bas, après tout. Mais je préfère quand même Paris... (murmurant) les gens sont plus beaux !
Quel est le truc primordial pour préparer la tournée ?
Steve : Apprendre à jouer les nouveaux titres et réapprendre à jouer les vieux.
Brian : Le 1er jour, tu prends ta guitare et... "Euh Stef, c'est quoi l'accord, déjà ?"
Stefan : "Comme ça !"
Brian : "Montre-moi !"
Steve : Et après, Brian essaie de se rappeler les paroles.
Brian : C'est ça ! (Rires)
Vous avez bossé la set list ?
Brian : Oui, elle est presque bouclée. On a 25 titres qu'on souhaite jouer, la moitié vient du nouvel album. On en a enlevé par rapport à la tournée précédente, mais c'est pour en ajouter d'autres pas joués depuis longtemps. Les fonctions remplies par ceux que l'on jouera plus seront assurées par des titres du nouvel album. On veut mettre ceux-là en avant.
CLIPS
Vous avez déjà tourné le clip de A Song To Say Goodbye ?
Brian : Non, pas encore. On travaille avec Philippe André, dont on a beaucoup aimé le travail avec Roger Sanchez. On ne nous voit pas vraiment dedans, en fait, c'est plutôt un film...
Stefan : ...de gonzesses espagnoles à poil...
Brian : ...qui font l'amour !
Steve : Avec des singes !
Brian : Oui ! bonne idée !
...Qu'entends-tu lorsque tu dis qu'on ne vous verra pas vraiment ?
Brian : On apparaît dans une télé, en train de jouer. C'est plus un court-métrage qu'un clip. Quand j'ai lu le script, ça m'a fait l'effet d'un truc à la Gus Van Sant. C'est ce qu'on a essayé d'obtenir au final.
Et que raconte-t-il ?
Brian : Tu as vu I Am Sam, avec Sean Penn ? C'est l'histoire d'un gamin qui se retrouve à devoir être le père de ses parents. Notre vidéo est dans la même veine.
EDITION LIMITEE
Des rumeurs parlent d'un documentaire tourné par Ewen Bremner (Trainspotting) qui accompagnerait l'album...
Brian : En fait, le 1er pressage sera un petit livre de 20 cm de haut, avec 50 pages montrant les photos du studio et les textes. Et il y aura un CD bonus de vidéos, dont une filmée par Ewn Bremner. C'est du genre A Day In The Life Of Placebo. Il nous a suivis pendant 24h dans le studio... Nous on a juste fait ce que l'on fait habituellement... on est allé au pub. (Rire général)
LA TOURNEE
De nouvelles envies pour ce tour ?
Brian : Avant tout, délaisser le sampler au profit de la guitare. Notre philosophie sera: "Tout ce que tu peux faire à la guitare, fais-le à la guitare plutôt qu'au clavier".
Vous appliquerez la même recette aux anciens morceaux ?
Brian : Oui. Leur faire vivre une nouvelle vie, c'est la seule façon de reprendre son pied avec. (Son téléphone sonne. C'est Mondino. Brian tente "je suis en pleine interview, je te rappelle dans...", mais le photograhe a déjà racroché. Plutôt speed, ndlr)
Comment se passera la tournée ?
Brian : On attaque le 19 février à Bangkok, puis on vient en Europe pour quelques shows secrets. On ne sait pas encore où ils auront lieu, ni quand. Rien n'est organisé pour l'instant.
Steve : Pendant la tournée, on pourrait peut être faire un truc avec Alison (VV des Kills, ndlr) ou Michael (Stipe), si les plannings le permettent, ou même un truc accoustique, ou avec un orchestre... En 2 ans, on aura le temps de voir.
Brian : Ouais, ça serait génial. Jouer dans de vieux amphithéâtres comme Orange ou Nîmes aussi. Et si tout va bien, on fait le Parc des Princes en 2007, avec Johnny Hallyday en 1ère partie ! (Rires) Non, Dick Rivers ! Une bite de rivière ! On l'a rencontré à Canal+, vous vous souvenez ? Il était plus maquillé que moi ! (Tout le monde se marre)
Plus sérieusement quand risque-t-on de vous voir en France ?
Stefan : Quand le single sortira, vers le 27 février (sa sortie a été repoussée depuis au 6 mars, ndlr). Peut être un peu après. Mais on ne sait pas encore où.
Vous vous attaquez encore aux Etats-Unis, comme en 2003-2004 ?
Brian : Pour être honnête, si je n'y remets plus jamais les pieds, je serais le plus heureux des hommes. Je hais ce pays. (Aux autres) Vous aussi, non ?
Stefan : Y a des endroits bien plus beaux dans le monde.
Brian : Je ne veux pas aller dans un putain de pays qui prend nos putains d'empreintes digitales pour nous laisser entrer. Qu'ils aillent se faire foutre ! Ils sont responsables de tout ! Ils ont financé Saddam Hussein, armé Oussama Ben Laden ! Qu'ils nettoient leur merde avant de s'occuper de celle des autres !