Once More With Feeling

Voici le tracklist de "Once More With Feeling", qui sortira le 25 Octobre 2004 :

36 Degrees
Teenage Angst
Nancy Boy
Bruise Pristine
Pure Morning
You Don’t Care About Us
Every You Every Me
Without You I’m Nothing (featuring David Bowie)
Taste In Men
Slave To The Wage
Special K
Black-Eyed
The Bitter End
This Picture
Special Needs
English Summer Rain
Protège-Moi
I Do (inédit)
Twenty Years (inédit)


Artwork :
http://www.placebocity.com/images/newsup/7.jpg

Vous trouverez ci-dessous un communiqué sur cette sortie qui vous donnera des infos intéressantes :

Hé mec, c’est par ici que ça se passe ! Prends-toi un verre d’absinthe, enfile ton marcel noir tout troué et laisse-moi te présenter tout le monde. Là, c’est ton vieux pote Nancy Boy, qui se frotte bizarrement contre tout ce qui bouge dans la cuisine ; par là-bas, le troupeau de pauvres salariés en plein pogo essaie juste de noyer le chagrin d’une journée de travail, et si tu enjambes les défoncés à l’ecstasy qui encombrent les escaliers, tu trouveras là-haut tout ce qu’il te faut de névrosés et autres désespérés accros à la kétamine. Un beau bordel, je l’admets, mais surtout la faune la plus fantastique que tu puisses imaginer ! D’accord, la musique ce n’est pas trop ambiance summer party, plutôt un amas confus de riffs sauvages qui mêle drogues, difformités, dépression, déviances sexuelles et, euh, la chaleur des mois d’été en Angleterre… Mais en tout cas il s’agit certainement de ce qu’on a fait de plus énergique, contagieux et grisant ces dix dernières années. J’oubliais : ne fais pas attention aux 600 000 petits Français qui hurlent dehors, tu vas t’y faire. Tu es prêt ? Ça va être la soirée la plus chaude de ta vie !

«Ça n’arrête pas de monter, tu sais», constate Brian Molko, lui-même légèrement stupéfait par ces chiffres. «Même au Royaume-Uni, English Summer Rain s’est classé en vingt-troisième position alors que c’était déjà le quatrième single de l’album. J’avoue que j’étais assez impressionné, surtout quand on sait qu’on ne s’est pas fait aider par Radio One et tout le reste. L’année qui vient de s’écouler a été géniale, et tout ça nous arrive sans que nous ayons eu à faire de compromis : on n’a pas joué le jeu commercial, on est restés fidèles à nos principes.
Peut-être que ça aurait été beaucoup plus rapide si on s’était un peu plus soumis aux règles du jeu, mais alors ce ne serait plus nous ; on n’est pas comme ça.»

«Le concert à Paris a été un vrai supplice, l’une des dates les plus éprouvantes de la tournée parce qu’on avait la pression. C’est ton plus gros concert et on l’enregistre sur DVD, ça va rester pour la postérité. Dès que tu plantes une caméra en face d’un groupe de rock, ils sont super tendus et commettent des erreurs, sans même parler du fait qu’on allait jouer sur scène avec une de nos idoles absolues. On était vraiment super stressés. En fait, on a passé la majeure partie du concert à attendre que tout ça soit enfin terminé.»

Pas de fête d’anniversaire sans photos du passé. Et quelles photos ! 17 instantanés de l’ascension galopante de Placebo, des prémisses de l’adolescence au jeune âge adulte, une galerie de photos qui répond au doux nom de ONCE MORE WITH FEELING. Placebo dans toute leur splendeur : fêtards SM, hédonistes et androgynes appelant les frissons masculins les plus déplacés avec les vagues indés de la Britpop de Nancy Boy et 36 Degrees. Placebo toujours, se délectant des souffrances et des joies de leur adolescence musicale dans les drames épiques et sombres de Without You I’m Nothing, sorti en 1998 et guidés au travers d’un duo avec David Bowie. Placebo plus que jamais, tellement défoncés qu’ils s’avouent fans de Blondie sur Special K et Slave To The Wage. Enfin, Placebo pleinement adulte, s’éloignant des sentiers battus du rock pour emprunter les chemins détournés d’une electro expérimentale sur English Summer Rain et The Bitter End. En une heure seulement, Placebo nous fait la totale : naissance, développement et accomplissement créatif de l’une des formations les plus productives d’Angleterre ; les objectifs sont non seulement atteints, mais dépassés, les visions élargies, l’univers des possibles repoussé toujours plus loin.

«Cette anthologie nous rappelle d’où nous venons et ce que nous avons accompli en dix ans», résume Brian. «Nous ne nous sommes jamais contentés de recettes commerciales toutes faites ; si vous écoutez l’album en entier, vous pouvez sentir cette évolution. Vous entendrez à quel point nous avons changé en dix ans, et c’est ça qui est intéressant.»

Pur hasard, mais aussi comme de juste, cet album rend hommage et résume leurs années au sein du label Hut, disparu cette année (Placebo est désormais signé chez Virgin).

«Je suis vraiment triste», concède Brian, «ces gens nous ont suivis depuis le début. Mais c’est la loi du marché en ce moment, et nous ne pouvons pas y changer grand chose. Nous avons été très tristes le jour où nous l’avons su, mais pour nous c’est comme un nouveau départ.»

Bien entendu cette collection ne serait pas complète si elle n’illustrait pas aussi ce qu’est devenu Placebo. Quasi méconnaissable. Pour la première des deux nouvelles chansons sur ONCE MORE WITH FEELING, Placebo s’est enfermé en studio avec Phil Vinall et s’est fixé deux règles : 1) pas de guitares ; 2) moins de deux minutes trente. Le résultat : I Do, chanson influencée par NEU! et Laurie Anderson, et surtout une chanson qui – mauvaise nouvelle pour les fans de mauvaises nouvelles – est la première chanson d’amour heureuse de Placebo. Si, si !

«Ça fait des années qu’on menace de le faire et c’est enfin arrivé !», plaisante Brian. «Il y a deux ou trois ans que le projet est en développement : la première chanson d’amour heureuse de Placebo. Soit on adore, soit on déteste. C’est une chanson pour laquelle les avis seront partagés. Je pense que ça va être un choc, ni plus ni moins. Je ne sais pas si cela va nous éloigner de certains de nos fans, mais de toute façon c’est essentiel de prendre des risques si on veut évoluer. La chanson raconte la rencontre avec une personne, et comment on tombe raide dingue amoureux et les sentiments qu’on éprouve dans ces moments-là, en général plutôt fugaces. Elle parle de rencontrer quelqu’un et de vouloir être cette personne parce qu’elle nous semble si merveilleuse. On a écrit une chanson pop un peu bancale qui ne devrait logiquement pas fonctionner et pourtant si ! Elle est si bêtement joyeuse qu’on a l’impression qu’elle est sous Prozac. Un peu comme une musique d’ascenseur anti-dépresseur. Elle fait un peu camée.»

Dont acte. Mais avant que les fans de Without You I’m Nothing courent se réfugier dans les accents légèrement plus sombres du nouvel album de Rachel Stevens, rassurez-vous : les doigts squelettiques de l’angoisse existentielle marquent de leur empreinte l’atmosphère du second morceau, Twenty Years. Fruit d’une collaboration d’écriture longue de huit ans entre Brian et Paul Campion, le chanteur d’AC Acoustics, cette chanson est, d’après Brian, «pure mélancolie épique, une réflexion sur le temps qui passe et la mortalité.» Rien que ça ! «Mais ce n’est pas pour autant une chanson triste.» Merde alors !

Twenty Years, chanson qui finit ONCE MORE WITH FEELING, commence par There are twenty years to go, Il y a encore vingt années à venir, un message aussi bien pour les fans que pour les détracteurs : bien qu’habituellement une anthologie signe la fin d’une carrière, Placebo n’est pas prêt de se reposer ! Avant de regagner les studios l’année prochaine pour travailler sur un cinquième album (dont Brian promet qu’il sera un nouvel envol dramatique basé sur «les meilleures chansons que nous ayons jamais composées»), Placebo nous convie dans un lieu mythique où il s’était pourtant juré de ne pas jouer : Wembley.

«On avait dit qu’on ne le ferait jamais», s’excuse Brian. «Mais c’est un peu pour faire un bras d’honneur et aussi pour dire ça y est, on l’a fait. Ça va être quelque chose, à mon avis. Le dernier concert avant 2006. Et ça va être grandiose !»


Once More With Feeling
Type
Review
Date de parution
Septembre 2004
Source
Delabel
Mise en ligne
24 septembre 2004
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