Reviews du 23 novembre 2006 : Zénith d'Auvergne, Cournon (Clermont-Ferrand), France

Par Cleobriana

Arrivée entrée ouest du zénith de Cournon aux alentours de 17h, quelques dizaines de personnes sont déjà amassées devant les barrières du grand bâtiment verdâtre. Quelques gouttes de pluie, du brouillard, la nuit et le froid se font sentir jusqu’à l’ouverture des portes deux heures plus tard. Fouilles rapides et assez superficielles puis traversée assez calme du hall d’entrée jusqu’à la fosse. La découverte de l’intérieur, la disposition des décors scéniques : tout laisse présager ce qui nous attend.

  Très ponctuelle, Emilie Simon, au style vestimentaire particulièrement bien choisi (petite robe noire, mi-bas grisés, escarpins rouges et longs cheveux couleur geai), nous offrira avec ses quatre musiciens un show de 20h30 à 9h15. Le public est plutôt réceptif et paraît apprécier à sa juste valeur. Après une demie heure de remise en place des éléments de la scène, les lumières s’éteignent de nouveau, les écrans se relèvent, Steve se trouve déjà derrière son imposante batterie entouré de Bill à la basse et Alex au synthétiseur. Stef et Brian apparaissent simultanément après une intro très réussie d’Infra-red.  Notons tout de même un emmêlage de pattes discret de Brian qui a bien failli se retrouver le nez dans une enceinte.
Dès les premières notes, un fort contraste se fera clairement sentir entre les différentes parties du public : les molkettes d’une quinzaine d’années assistent à leur premier concert rock, fondent en larmes, hurlent de bonheur, se déchaînent sur chaque titre (petit coup de gueule quand même contre les cris suraigus alors que des morceaux tels Without you i’m nothing ne sont pas terminés) face à certains trentenaires qui paraissent être venus pour s’occuper le temps d’une soirée et qui ne prennent même pas la peine d’applaudir ou décrocher un quelconque sourire. D’où je suis au deuxième rang, devant Stefan, je vois la salle comme remplie de petits groupes de dizaines de personnes un peu éparpillées dans la fosse et qui cherchent à faire bouger les autres, en vain. Face à nous on retrouve un groupe très pro, enchaînant une set-list identique aux concerts des dates précédentes : Meds, Because I want you, Drag, Space monkey (cette chanson me fait toujours autant d’effet, surtout lorsque Brian vient l’interpréter juste en face de nous, sur la droite de la scène), Sleeping with ghosts, I know (alors là le choc ils m’en ont faite pleurer), Song to say goodbye, Follow the cops back home, Every you every me, Special needs, One of a kind, Without you i’m nothing, Bionic, Blind, Special K et The bitter end (sur ces deux dernières forcement une énergie s’est faite ressentir un peu plus clairement). En rappel seront donc jouées pour terminer la reprise de Running up that hill, Taste in men et Twenty years…telle une promesse.
Brian aura été peu loquace mais remerciera plusieurs fois la foule et se donnera à fond, Steve toujours aussi discret et souriant, Stefan super communicatif, fidèle à lui-même, généreux, se baladant sur toute la longueur de la scène pour nous entraîner avec lui (petit bonheur personnel : plusieurs fois des sourires et signes seront adressés de sa part à notre petit groupe de dix inconditionnels qui brandissions notre banderolle « Stefan do your gay dancing », bien qu’il restera volontairement de marbre derrière son micro en nous regardant pendant l’intro de Taste in men, comme par jeu.). Le groupe nous remercie une dernière fois, salue et s’en va. Paradoxalement, le public aura finalement du mal à partir et les vigils devront demander d’évacuer les lieux à plusieurs reprises. A 23h30, dehors il fait froid mais la chaleur est encore là dans nos cœurs, des souvenirs plein les yeux.
 
  En résumé , (avis strictement subjectif), une prestation scénique parfaite mais un public pas à la hauteur de ce qu’un groupe qui prend la peine de ne pas seulement tourner sur Lyon-Paris aurait pu espérer. En tous cas j’en connais qui ont vraiment profité…no matter the others.