Paris-Match avril 2006: Placebo - La pop anglaise au goût frenchie
En 1996, les chansons très courtes, les guitares enflammées, les textes provocateurs et la voix plutôt féminine de son premier album ont fait de Placebo le groupe le plus sexy et sulfureux du moment. Dix ans plus tard, Brian Molko, le ténébreux chanteur, Stefan Olsdal, le bassiste à l’allure de sportif est-allemand, et Steve Hewitt, le discret batteur, sont devenus de gros vendeurs en France (« Sleeping With Ghosts » dépasse les 600 000 exemplaires) et incarnent le top de l’attitude rock. Porté sur les drogues, le sexe et le mal-être, Placebo trempe son rock dans la mélancolie et la noirceur. A l’occasion de la sortie de « Meds », leur dernier album, rencontre avec Brian Molko, leader malgré lui d’une génération, désenchantée, garçon plein d’ambitions et de doutes. Et véritable rock star.
« Meds » parle de profondes solitudes.
C’est un album qui traite de l’anesthésie…Chaque personnage dans les chansons doit faire face à un conflit personnel, et se trouve anesthésié par des médicament ou des émotions. Je suis fasciné par la manière dont les gens traitent leurs problèmes psychologiques aujourd’hui. On se réfugie dans des paradis artificiels pour oublier son quotidien. C’est assez angoissant.
Dans vos textes, vous faites allusion à vos expériences personnelles avec les drogues, sans clairement vous mettre en avant.
Evidemment je suis auteur…Si, en lisant les textes, vous pensez tout savoir de ma vie, vous faites fausse route. J’écris en fonction de ce que je connais, de ce que j’ai pu connaître, mais je tiens à raconter des histoires. Ce qui est assez nouveau pour moi d’ailleurs.
Vous reniez vos textes précédents ?
Non. Je constate simplement que je possède certaines connaissances en matière de drogues et qu’aujourd’hui j’éprouve plus de plaisir à écrire sur ce sujet qu’à en prendre. Dans le passé, j’essayais de créer des personnages, mais j’étais plus jeune, je n’avais pas vraiment de recul sur ce que je vivais. Pendant longtemps, soyons honnête, je me contentais de gimmicks : des noms, des marques, des drogues, des termes choquants…Il était temps de passer à une autre forme d’écriture. Je pense y être arrivé.
Vous êtes partis en Inde pour composer ce disque. Vous n’êtes pas devenu adepte du sitar pour autant !
J’y suis d’abord aller en vacances ! Au départ, je souhaitais simplement redevenir anonyme. Nous sortions d’une très longue tournée, il nous fallait un break avant de nous relancer. Ma guitare était devenue un simple outil de travail, j’avais perdu l’envie d’y toucher, elle me faisait penser à un ordinateur de bureau, alors qu’au commencement, c’était une manière d’échapper à l’école. Mais, je l’ai quand même emportée là-bas. Et le désir est revenu en nous concentrant sur la base du groupe : le rock ! Nous avions oublié que nous étions avant tout un groupe de rock. Dimitri Tikovoï, notre producteur français, nous l’a rappelé…
Pourtant, Placebo à plus l’image d’un groupe provocateur pour adolescents que d’un groupe de rock pur et dur.
C’est votre point de vue. Nous avons plus de 30 ans aujourd’hui, et certains fans nous suivent depuis notre premier album. Maintenant, il est clair qu’à chaque nouveau disque nous séduisons un public jeune de 13 à 18 ans. Je le sais parce que je les vois aux premiers rangs. Je ne cherche pas à savoir pourquoi, ni comment cette connexion se fait. C’est ainsi. Tant mieux. Si j’essayais de comprendre l’engouement, ce serait le début de la fin pour le groupe.
Eprouvez-vous encore du plaisir à jouer ensemble.
Aujourd’hui nous avons accompli de telles choses qu’il est difficile d’expliquer combien tout cela nous lie. Avec Steve et Stefan, nous avons dépassé toutes nos espérances. Pour trois hommes qui n’ont aucun lien familial, je vous assure que vivre une telle expérience est plus fort que n’importe quelle drogue. L’alchimie vient de nos personnalités, un cocktail très précis qui fonctionne. Avec d’autres, il aurait mauvais goût. Nous en sommes conscients.
Quelle liberté musicale permet un groupe ? Devez-vous séduire vos deux comparses ou imposez-vous vos vues ?
Je cherche toujours à les exciter ! Nous avons un système interne de « contrôle de qualité ». Nous nous connaissons si bien que nous savons parfaitement distinguer ce qui est bon pour le groupe de ce qui ne l’est pas. Nous n’enregistrons rien qui ne soit pas passé par ce filtre. Nous devons tous tomber d’accord. Au moins, nous ne perdons pas de temps avec des compositions « moyennes ».
Quelle place occupez-vous en Angleterre aujourd’hui ?
Je ne suis pas un dieu là-bas, ce qui est le cas en France, mais ça ne saurait tarder ! a vrai dire, pour la première fois depuis cinq ans, nous avons un single qui marche bien dans notre pays. Subitement, toute la presse qui nous détestait nous couvre d’éloges. Et chaque fois que j’allume MTV je tombe sur notre clip. Mais je ne rentre pas chez moi en me disant : « Je suis un dieu.»
Etes-vous concerné par les critiques ?
Plus maintenant, j’ai arrêté de les lire. Je me contente de regarder les photos…Je suis de l’école d’Andy Warhol : « Ne lisez jamais ce que l’on écrit sur vous, faites-le plutôt ! » Les médias anglais sont restés très académiques et, finalement, le plus important reste les gens qui achètent nos disques. Ce que la presse en pense ne change pas grand-chose aux ventes.
Mais cela peut aider à vous faire connaître d’un plus vaste public.
Bien sûr, mais je ne vais pas non plus faire du porte-à-porte pour vendre nos disques. Découvrir un groupe doit rester une démarche personnelle…Il faut laisser se créer l’envie, le désir. C’est l’essence rock depuis toujours.
On vous a critiqué pour avoir participé au dernier album d’Indochine.
Je sais, mais c’est complètement stupide. Je suis un ami de Nicola Sirkis ! Tout le monde autour de nous nous poussait à collaborer, mais nous refusions systématiquement. Et puis là, l’occasion s’est présentée, nous en avions envie tous les deux. Les cyniques diront : « C’est du marketing », tant pis pour eux…C’est tout sauf ça.
Que pensez-vous de l’actuelle scène anglaise ?
Je suis impressionné par les Arctic Monkeys, c’est un excellent groupe. Qu’ils soient numéro un en Angleterre est une très bonne nouvelle. Prenez un môme de 10 ans. S’il découvre le Top anglais aujourd’hui, il va prendre une claque, ça va le pousser à écouter du rock, et non de la me*de. C’est bien pour tout le monde.
Pourquoi, d’après-vous, la musique se porte-t-elle si bien outre-Manche ? Tous les groupes vendent, remplissent des salles immenses.
Historiquement, pour des raisons qui me dépassent, cette petite île de merdre arrive à produire une musique qui change le monde. C’est un endroit tellement ennuyeux que la musique apparaît aux jeunes comme une échappatoire, le moyen de fuir la grisaille et leur destin. Alors, les gamins se lancent dans la musique ou dans le foot. Et ça change la vie. Je sais de quoi je parle…
De votre adolescence ?
Je l’ai passé au Luxembourg, et la musique était effectivement le seul moyen de fuir ce pays. C’est pour cela que je me suis installé en Angleterre, Placebo a donné un sens à ma vie. Quand j’étais étudiant, diplôme en poche, j’ai décidé de devenir chômeur et de le rester tant que je n’obtiendrais pas de contrat avec une maison de disques. Ces années furent très très noires. Elles ont ensuite nourri la colère de notre premier album. Mais j’ai traversé une phase sérieuse de dépression. Certains jours, la seule raison pour sortir du lit était d’aller toucher mon chèque du chômage. J’y suis resté des semaines parce que je me sentais inutile. Mais j’avais une vision et une idée : j’étais convaincu que si je m’accrochais à cette vision, j’y parviendrais. C’est ce qui a fini par arriver deux ans et demi plus tard. Alors non, cette période n’a pas été drôle. J’étais chez moi, à penser : « Ma vie ne sert à rien. » Mais avoir un but m’a permis de tenir. C’est un sentiment fort, peut-être le plus fort que l’homme puisse connaître.
Pourriez-vous vivre sans Placebo ?
Placebo est justement ce qui me fait sortir du lit tous les matins. Heureusement, je sais comment débrancher « Brian de Placebo » quand j’en ai besoin, c’est déjà pas mal. J’arrive beaucoup mieux aujourd’hui à être moi-même sans avoir besoin de jouer un rôle. Sur scène je pousse mon côté «flamboyant » à l’extrême. Pas à la maison. C’est ce qui est formidable dans le rock : j’ai le droit d’être flamboyant ! J’en ai même besoin, cela me fait un bien fou. Mais pas tous les jours.
Pourquoi en avez-vous besoin ?
Parce que j’ai un côté exhibitionniste! J’ai besoin d’adoration, j’ai besoin d’être aimé.
Vous avez envisagé l’échec de votre nouvel album ?
Non parce que ce ne sera pas le cas. Croyez-moi! Nous sommes férocement ambitieux. Donc nous mettons toute notre énergie à devenir le plus grand groupe de rock au monde. Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas atteint ce but.
Quels sont vos regrets ?
Je n’aurais pas dû parler autant de drogues et de sexe à nos débuts, j’aurais mieux fait de parler musique. Mais j’étais très naïf. Cela nous a collé une étiquette que j’essaie encore d’enlever aujourd’hui. Mais bon, cela m’a permis d’apprendre. Regardez ce pauvre Pete Doherty! Il ne tire aucune leçon de ce qui lui arrive, il refait les même conneries, c’est très triste. Car son mode de vie est plus important que sa musique. L’album des Babyshambles est une catastrophe, comparé au premier album des Libertines.
Vous êtes justement très discret sur votre vie privée. Comment votre famille vit-elle votre succès ?
Aujourd’hui elle est très fière. J’ai eu une relation en dents de scie avec mes parents mais, désormais, tout va mieux. Ils ont fini par m’accepter, et ça me fait très plaisir. Dès l’âge de 13 ans, j’ai su ce que je voulais faire. Pour eux ça n’a pas dû être facile à entendre ou croire. Mais j’étais tellement convaincu que mon destin était là, qu’il n’y avait rien à faire pour m’en empêcher. Alors bien sûr, j’ai fait des sacrifices. Mais vingt ans plus tard, quand nous nous retrouvons dans la même pièce, nous sommes tous beaucoup plus heureux.
« Meds » parle de profondes solitudes.
C’est un album qui traite de l’anesthésie…Chaque personnage dans les chansons doit faire face à un conflit personnel, et se trouve anesthésié par des médicament ou des émotions. Je suis fasciné par la manière dont les gens traitent leurs problèmes psychologiques aujourd’hui. On se réfugie dans des paradis artificiels pour oublier son quotidien. C’est assez angoissant.
Dans vos textes, vous faites allusion à vos expériences personnelles avec les drogues, sans clairement vous mettre en avant.
Evidemment je suis auteur…Si, en lisant les textes, vous pensez tout savoir de ma vie, vous faites fausse route. J’écris en fonction de ce que je connais, de ce que j’ai pu connaître, mais je tiens à raconter des histoires. Ce qui est assez nouveau pour moi d’ailleurs.
Vous reniez vos textes précédents ?
Non. Je constate simplement que je possède certaines connaissances en matière de drogues et qu’aujourd’hui j’éprouve plus de plaisir à écrire sur ce sujet qu’à en prendre. Dans le passé, j’essayais de créer des personnages, mais j’étais plus jeune, je n’avais pas vraiment de recul sur ce que je vivais. Pendant longtemps, soyons honnête, je me contentais de gimmicks : des noms, des marques, des drogues, des termes choquants…Il était temps de passer à une autre forme d’écriture. Je pense y être arrivé.
Vous êtes partis en Inde pour composer ce disque. Vous n’êtes pas devenu adepte du sitar pour autant !
J’y suis d’abord aller en vacances ! Au départ, je souhaitais simplement redevenir anonyme. Nous sortions d’une très longue tournée, il nous fallait un break avant de nous relancer. Ma guitare était devenue un simple outil de travail, j’avais perdu l’envie d’y toucher, elle me faisait penser à un ordinateur de bureau, alors qu’au commencement, c’était une manière d’échapper à l’école. Mais, je l’ai quand même emportée là-bas. Et le désir est revenu en nous concentrant sur la base du groupe : le rock ! Nous avions oublié que nous étions avant tout un groupe de rock. Dimitri Tikovoï, notre producteur français, nous l’a rappelé…
Pourtant, Placebo à plus l’image d’un groupe provocateur pour adolescents que d’un groupe de rock pur et dur.
C’est votre point de vue. Nous avons plus de 30 ans aujourd’hui, et certains fans nous suivent depuis notre premier album. Maintenant, il est clair qu’à chaque nouveau disque nous séduisons un public jeune de 13 à 18 ans. Je le sais parce que je les vois aux premiers rangs. Je ne cherche pas à savoir pourquoi, ni comment cette connexion se fait. C’est ainsi. Tant mieux. Si j’essayais de comprendre l’engouement, ce serait le début de la fin pour le groupe.
Eprouvez-vous encore du plaisir à jouer ensemble.
Aujourd’hui nous avons accompli de telles choses qu’il est difficile d’expliquer combien tout cela nous lie. Avec Steve et Stefan, nous avons dépassé toutes nos espérances. Pour trois hommes qui n’ont aucun lien familial, je vous assure que vivre une telle expérience est plus fort que n’importe quelle drogue. L’alchimie vient de nos personnalités, un cocktail très précis qui fonctionne. Avec d’autres, il aurait mauvais goût. Nous en sommes conscients.
Quelle liberté musicale permet un groupe ? Devez-vous séduire vos deux comparses ou imposez-vous vos vues ?
Je cherche toujours à les exciter ! Nous avons un système interne de « contrôle de qualité ». Nous nous connaissons si bien que nous savons parfaitement distinguer ce qui est bon pour le groupe de ce qui ne l’est pas. Nous n’enregistrons rien qui ne soit pas passé par ce filtre. Nous devons tous tomber d’accord. Au moins, nous ne perdons pas de temps avec des compositions « moyennes ».
Quelle place occupez-vous en Angleterre aujourd’hui ?
Je ne suis pas un dieu là-bas, ce qui est le cas en France, mais ça ne saurait tarder ! a vrai dire, pour la première fois depuis cinq ans, nous avons un single qui marche bien dans notre pays. Subitement, toute la presse qui nous détestait nous couvre d’éloges. Et chaque fois que j’allume MTV je tombe sur notre clip. Mais je ne rentre pas chez moi en me disant : « Je suis un dieu.»
Etes-vous concerné par les critiques ?
Plus maintenant, j’ai arrêté de les lire. Je me contente de regarder les photos…Je suis de l’école d’Andy Warhol : « Ne lisez jamais ce que l’on écrit sur vous, faites-le plutôt ! » Les médias anglais sont restés très académiques et, finalement, le plus important reste les gens qui achètent nos disques. Ce que la presse en pense ne change pas grand-chose aux ventes.
Mais cela peut aider à vous faire connaître d’un plus vaste public.
Bien sûr, mais je ne vais pas non plus faire du porte-à-porte pour vendre nos disques. Découvrir un groupe doit rester une démarche personnelle…Il faut laisser se créer l’envie, le désir. C’est l’essence rock depuis toujours.
On vous a critiqué pour avoir participé au dernier album d’Indochine.
Je sais, mais c’est complètement stupide. Je suis un ami de Nicola Sirkis ! Tout le monde autour de nous nous poussait à collaborer, mais nous refusions systématiquement. Et puis là, l’occasion s’est présentée, nous en avions envie tous les deux. Les cyniques diront : « C’est du marketing », tant pis pour eux…C’est tout sauf ça.
Que pensez-vous de l’actuelle scène anglaise ?
Je suis impressionné par les Arctic Monkeys, c’est un excellent groupe. Qu’ils soient numéro un en Angleterre est une très bonne nouvelle. Prenez un môme de 10 ans. S’il découvre le Top anglais aujourd’hui, il va prendre une claque, ça va le pousser à écouter du rock, et non de la me*de. C’est bien pour tout le monde.
Pourquoi, d’après-vous, la musique se porte-t-elle si bien outre-Manche ? Tous les groupes vendent, remplissent des salles immenses.
Historiquement, pour des raisons qui me dépassent, cette petite île de merdre arrive à produire une musique qui change le monde. C’est un endroit tellement ennuyeux que la musique apparaît aux jeunes comme une échappatoire, le moyen de fuir la grisaille et leur destin. Alors, les gamins se lancent dans la musique ou dans le foot. Et ça change la vie. Je sais de quoi je parle…
De votre adolescence ?
Je l’ai passé au Luxembourg, et la musique était effectivement le seul moyen de fuir ce pays. C’est pour cela que je me suis installé en Angleterre, Placebo a donné un sens à ma vie. Quand j’étais étudiant, diplôme en poche, j’ai décidé de devenir chômeur et de le rester tant que je n’obtiendrais pas de contrat avec une maison de disques. Ces années furent très très noires. Elles ont ensuite nourri la colère de notre premier album. Mais j’ai traversé une phase sérieuse de dépression. Certains jours, la seule raison pour sortir du lit était d’aller toucher mon chèque du chômage. J’y suis resté des semaines parce que je me sentais inutile. Mais j’avais une vision et une idée : j’étais convaincu que si je m’accrochais à cette vision, j’y parviendrais. C’est ce qui a fini par arriver deux ans et demi plus tard. Alors non, cette période n’a pas été drôle. J’étais chez moi, à penser : « Ma vie ne sert à rien. » Mais avoir un but m’a permis de tenir. C’est un sentiment fort, peut-être le plus fort que l’homme puisse connaître.
Pourriez-vous vivre sans Placebo ?
Placebo est justement ce qui me fait sortir du lit tous les matins. Heureusement, je sais comment débrancher « Brian de Placebo » quand j’en ai besoin, c’est déjà pas mal. J’arrive beaucoup mieux aujourd’hui à être moi-même sans avoir besoin de jouer un rôle. Sur scène je pousse mon côté «flamboyant » à l’extrême. Pas à la maison. C’est ce qui est formidable dans le rock : j’ai le droit d’être flamboyant ! J’en ai même besoin, cela me fait un bien fou. Mais pas tous les jours.
Pourquoi en avez-vous besoin ?
Parce que j’ai un côté exhibitionniste! J’ai besoin d’adoration, j’ai besoin d’être aimé.
Vous avez envisagé l’échec de votre nouvel album ?
Non parce que ce ne sera pas le cas. Croyez-moi! Nous sommes férocement ambitieux. Donc nous mettons toute notre énergie à devenir le plus grand groupe de rock au monde. Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas atteint ce but.
Quels sont vos regrets ?
Je n’aurais pas dû parler autant de drogues et de sexe à nos débuts, j’aurais mieux fait de parler musique. Mais j’étais très naïf. Cela nous a collé une étiquette que j’essaie encore d’enlever aujourd’hui. Mais bon, cela m’a permis d’apprendre. Regardez ce pauvre Pete Doherty! Il ne tire aucune leçon de ce qui lui arrive, il refait les même conneries, c’est très triste. Car son mode de vie est plus important que sa musique. L’album des Babyshambles est une catastrophe, comparé au premier album des Libertines.
Vous êtes justement très discret sur votre vie privée. Comment votre famille vit-elle votre succès ?
Aujourd’hui elle est très fière. J’ai eu une relation en dents de scie avec mes parents mais, désormais, tout va mieux. Ils ont fini par m’accepter, et ça me fait très plaisir. Dès l’âge de 13 ans, j’ai su ce que je voulais faire. Pour eux ça n’a pas dû être facile à entendre ou croire. Mais j’étais tellement convaincu que mon destin était là, qu’il n’y avait rien à faire pour m’en empêcher. Alors bien sûr, j’ai fait des sacrifices. Mais vingt ans plus tard, quand nous nous retrouvons dans la même pièce, nous sommes tous beaucoup plus heureux.