Placebo se trouve une place au soleil
Entretien
Brian est souffrant. Stefan est seul, dans cette suite londonienne d’un hôtel de Soho, pour nous présenter le petit nouveau du groupe, le batteur américain Steve Forrest. Rendez-vous est pris à Bruxelles pour rencontrer Brian, remis de ses émotions. Autant lui poser les mêmes questions.
Voici venue l’année des changements pour Placebo. Avec un nouveau producteur, un nouveau batteur, une nouvelle firme de disques. Est-ce un hasard ?
Stefan : À la fin de la tournée, Placebo était devenu malheureux. On ne communiquait plus entre nous. On a eu peur de manquer de respect vis-à-vis de notre public. Ce n’était pas sain. Même entre Brian et moi, cela devenait très mauvais. Pour la première fois à ce point. On a même pensé tout arrêter un moment, puis on a décidé de continuer, différemment. On a composé séparément, par exemple. Brian est resté longtemps à Paris…
Brian : Ce sont des choses qui arrivent quand on se trouve dans un système aussi petit qu’un trio créatif. Quand il y a un problème dans un angle du trio, les autres, pour se protéger, sont comme un animal blessé. On se retire dans son coin. C’est ce qui est arrivé entre Steph et moi. C’était une question de survie. On ne se parlait plus. On a décidé que notre passé, notre complicité, notre connivence avaient trop de valeur. On était à l’école ensemble, à Luxembourg, mais sans être potes du tout. On l’est devenus quand on s’est revus à Londres, en 1994, et qu’on a commencé à écrire des chansons ensemble. Il nous a fallu avoir le courage de changer beaucoup de choses dans le groupe.
Une solution était la séparation et une carrière solo…
Brian : Ça ne m’intéresse pas, non. Stephan et moi, séparément, ça peut être pas mal, mais ensemble, il y a quelque chose de magique. On est meilleurs que la somme de nos parties. Une carrière en solo serait une vie encore plus solitaire. Pour tourner dans le monde entier, c’est bien de pouvoir partager avec quelqu’un et de sentir unis. On ne veut pas être un duo, genre « les Pet Shop Boys du rock ». La magie vient du triangle, je pense. On fera toujours une musique plus excitante à trois qu’à deux avec une machine. On a toujours besoin de l’opinion de quelqu’un de frais, de nouveau. Son enthousiasme est contagieux.
Stefan : On aurait pu continuer à deux comme les Kills, par exemple, mais, Brian et moi, on a toujours voulu faire partie d’un groupe de rock. C’est important pour nous d’avoir une troisième personne avec qui on peut composer et passer du temps. Et c’était important pour nous que Steve soit jeune, donc avec suffisamment d’énergie pour jouer de longs concerts. Il a 22 ans et nous, on est déjà des trentenaires.
Ce disque-ci, du coup, est très joyeux, plus lumineux, plus léger, plus pop que jamais… C’est bien, ça, en temps de crise…
Brian : C’est comme l’amour au temps du choléra. On a besoin de choses positives quand tout va mal. Je ne vais pas te dire qu’on a planifié la récession. L’industrie du disque souffre aussi. Heureusement, les gens ont encore envie de voir les groupes live. C’est ce qui nous sauve. Ce disque-ci n’a rien à voir avec la crise, c’est une réaction à Meds, qui était excellent mais sans beaucoup d’espoir, très sombre, d’atmosphère claustrophobe et suffocante. Pour celui-ci, on était comme un nouveau groupe avec beaucoup d’enthousiasme et d’optimisme. On a ajouté des couleurs Technicolor.
Stefan : On voulait à tout prix oublier l’enregistrement de Meds. La vie consiste à faire des choix. On a changé le line-up, notre façon de vivre (plus calme, plus saine, c’était nécessaire pour la survie de Placebo), en acceptant le fait que chaque être humain a également en lui un côté lumineux, positif. On a choisi la vie. C’est ça, Battle for the sun, un combat pour la lumière. C’est « Carpe diem », aussi.
Brian : Quand on arrête de prendre des drogues, on trouve un point de vue plus optimiste dans la vie de tous les jours. J’ai vécu dix semaines sur une péniche à Paris, où j’ai écrit deux chansons. Ma période d’artiste bohémien… Une expérience fantastique. Je n’ai jamais si bien dormi de ma vie, moi qui suis un gros insomniaque. C’était très romantique – un vieux rêve d’ado.
La phrase « We can build a new tomorrow today » dans « Speak in tongues » fait référence à Obama, non ?
Brian : Yes we can. Honnêtement, je n’ai pas pensé à Obama même si l’album parle beaucoup de changements. On a tendance à vivre isolé du monde quand on crée. On n’écoute pas beaucoup de musiques. On ne veut pas être influencés. On est toujours à la recherche d’une vérité unique – qui est la nôtre. Pour être davantage branché sur le monde intérieur. La chanson prend contrôle de toi, tu es son serviteur.
Et vous, Steve, comment vous sentez-vous dans ce groupe ?
Steve : Je connaissais quelques singles avant de jouer trois fois avec mon groupe en première partie de Depeche Mode en 2006. Je suis devenu fan après les avoir vus live. On a sympathisé et un an plus tard, ils m’ont rappelé. Depuis janvier 2008, nous vivons tous à Londres.
Placebo, comme Depeche Mode, est plus populaire en France qu’en Angleterre, comment l’expliquez-vous ?
Stefan : Les Français ont des goûts musicaux incroyables. Depeche Mode est mon groupe préféré de tous les temps. Brian et moi avons passé beaucoup de temps au Luxembourg où nous avons subi l’influence française. La culture, la pop… On a enregistré quelques chansons en français, Brian parle français… En France, on aime le romantisme sombre… qui nous rend moins populaire en Angleterre.
Brian : On ne fait rien exprès, notre approche est très instinctive. On a grandi avec la culture française, et ça s’entend, j’imagine. Depeche Mode et nous, sommes très proches musicalement et humainement. Ce sont des gens, comme les Cure, qui ont une identité forte et unique, pas affectée par la mode et les mouvements. On a forgé notre voie singulière et on l’a suivie sans être influencés par ce qui est cool. Nous sommes ce que nous sommes. On espère avoir une carrière à la Depeche Mode ou à la Cure. Des gens que j’écoutais à Luxembourg, ado. C’est incroyable pour Placebo d’être leurs contemporains aujourd’hui.
Mais vous continuez malgré tout à vivre à Londres…
Brian : Si on vivait en France, on ne pourrait pas prendre le métro. Je reste à Londres parce que j’y ai un gosse. Je suis un petit peu coincé.
Pourquoi avoir quitté EMI ?
Stefan : On a fait dix contrats pour ce disque. Notre contrat de cinq disques avec EMI se terminait. On ne voulait pas le reconduire car tous les territoires ne travaillent pas de la même façon. EMI Japon par exemple n’a jamais rien fait. Il n’est pas normal que nous n’ayons aucun succès au Japon. Ça nous a longtemps frustrés. On voulait, pour la suite, signer avec des gens qui nous aiment. C’est peut-être plus de travail, de réunions, mais on ne voulait pas refaire un deal avec une major… PiaS est une des rares firmes de plus de vingt ans encore dirigées par ses fondateurs.
Placebo est un groupe important, vieux de quinze ans. Confortable, ce statut ?
Stefan : Je trouve qu’on a de la chance d’avoir une fan base. Parce que c’est le temps le plus dur aujourd’hui pour de nouveaux groupes de se faire connaître. On ne s’attend pas à de grosses ventes du disque. On doit donc évoluer avec un coffret spécial comprenant le documentaire et le concert donné au Cambodge, un emballage différent, une longue tournée… Il faut donner plus. C’est bien, c’est comme ça que le monde évolue. Notre tournée est prévue pour un an et demi. Les gens paient cher pour venir nous voir, ce serait insultant de ne pas leur en donner pour leur argent. Après Werchter, où on ne jouera que quatre ou cinq nouveaux morceaux, on reviendra en salle cet automne.
Brian : On veut se renouveler sans tourner complètement le dos à notre identité. On préfère préserver notre honnêteté plutôt que d’avoir peur de décevoir une partie de nos fans.
Tant qu’à tout changer, vous avez remplacé Dimitri Tikovoi par Dave Bottrill, à la production...
Stefan : Pour ce qu’il a fait avec Tool et avec dEUS, dont je suis très fan. C’était l’occasion de changer – même si Dimitri est un ami. C’est la première fois qu’on prend un producteur américain. C’est un nouveau départ. Les gens ne veulent pas la même chose, ils ne sont pas stupides. Ils aiment la nouveauté. On a changé nos coiffures et nos vêtements mais c’est toujours nous.
Votre image est devenue moins importante, vous êtes plus cool…
Brian : C’est vrai que pour nous, au début, l’image était presque un acte politique. On s’est établi à travers ça. Maintenant que les gens savent ce que nous représentons en tant qu’êtres humains, et notre philosophie, c’est donc moins important, oui. On met en avant notre musique plus que jamais.
Ce nouveau Placebo est l’inverse parfait du précédent, Meds. Il affiche une belle humeur pop, colorée et, tout simplement, ensoleillée. Les romantiques écorchés regretteront sans doute cette nouvelle voie ouverte avec cuivres (« Kings of medicine »), claviers (« Julien ») et chœurs (« The never-ending why »). Le dynamique « Ashray heart », le « Speak in tongues » harmonique et le slow très New Order « Happy you’re gone » sont autant de singles en puissance pour le plus pop et le plus ouvert des albums de Placebo. Les mélodies sont à ce point fortes et évidentes qu’on peut presque parler de hard-pop pour le trio, qui risque bien d’atteindre ainsi un nouveau sommet de popularité.
Brian est souffrant. Stefan est seul, dans cette suite londonienne d’un hôtel de Soho, pour nous présenter le petit nouveau du groupe, le batteur américain Steve Forrest. Rendez-vous est pris à Bruxelles pour rencontrer Brian, remis de ses émotions. Autant lui poser les mêmes questions.
Voici venue l’année des changements pour Placebo. Avec un nouveau producteur, un nouveau batteur, une nouvelle firme de disques. Est-ce un hasard ?
Stefan : À la fin de la tournée, Placebo était devenu malheureux. On ne communiquait plus entre nous. On a eu peur de manquer de respect vis-à-vis de notre public. Ce n’était pas sain. Même entre Brian et moi, cela devenait très mauvais. Pour la première fois à ce point. On a même pensé tout arrêter un moment, puis on a décidé de continuer, différemment. On a composé séparément, par exemple. Brian est resté longtemps à Paris…
Brian : Ce sont des choses qui arrivent quand on se trouve dans un système aussi petit qu’un trio créatif. Quand il y a un problème dans un angle du trio, les autres, pour se protéger, sont comme un animal blessé. On se retire dans son coin. C’est ce qui est arrivé entre Steph et moi. C’était une question de survie. On ne se parlait plus. On a décidé que notre passé, notre complicité, notre connivence avaient trop de valeur. On était à l’école ensemble, à Luxembourg, mais sans être potes du tout. On l’est devenus quand on s’est revus à Londres, en 1994, et qu’on a commencé à écrire des chansons ensemble. Il nous a fallu avoir le courage de changer beaucoup de choses dans le groupe.
Une solution était la séparation et une carrière solo…
Brian : Ça ne m’intéresse pas, non. Stephan et moi, séparément, ça peut être pas mal, mais ensemble, il y a quelque chose de magique. On est meilleurs que la somme de nos parties. Une carrière en solo serait une vie encore plus solitaire. Pour tourner dans le monde entier, c’est bien de pouvoir partager avec quelqu’un et de sentir unis. On ne veut pas être un duo, genre « les Pet Shop Boys du rock ». La magie vient du triangle, je pense. On fera toujours une musique plus excitante à trois qu’à deux avec une machine. On a toujours besoin de l’opinion de quelqu’un de frais, de nouveau. Son enthousiasme est contagieux.
Stefan : On aurait pu continuer à deux comme les Kills, par exemple, mais, Brian et moi, on a toujours voulu faire partie d’un groupe de rock. C’est important pour nous d’avoir une troisième personne avec qui on peut composer et passer du temps. Et c’était important pour nous que Steve soit jeune, donc avec suffisamment d’énergie pour jouer de longs concerts. Il a 22 ans et nous, on est déjà des trentenaires.
Ce disque-ci, du coup, est très joyeux, plus lumineux, plus léger, plus pop que jamais… C’est bien, ça, en temps de crise…
Brian : C’est comme l’amour au temps du choléra. On a besoin de choses positives quand tout va mal. Je ne vais pas te dire qu’on a planifié la récession. L’industrie du disque souffre aussi. Heureusement, les gens ont encore envie de voir les groupes live. C’est ce qui nous sauve. Ce disque-ci n’a rien à voir avec la crise, c’est une réaction à Meds, qui était excellent mais sans beaucoup d’espoir, très sombre, d’atmosphère claustrophobe et suffocante. Pour celui-ci, on était comme un nouveau groupe avec beaucoup d’enthousiasme et d’optimisme. On a ajouté des couleurs Technicolor.
Stefan : On voulait à tout prix oublier l’enregistrement de Meds. La vie consiste à faire des choix. On a changé le line-up, notre façon de vivre (plus calme, plus saine, c’était nécessaire pour la survie de Placebo), en acceptant le fait que chaque être humain a également en lui un côté lumineux, positif. On a choisi la vie. C’est ça, Battle for the sun, un combat pour la lumière. C’est « Carpe diem », aussi.
Brian : Quand on arrête de prendre des drogues, on trouve un point de vue plus optimiste dans la vie de tous les jours. J’ai vécu dix semaines sur une péniche à Paris, où j’ai écrit deux chansons. Ma période d’artiste bohémien… Une expérience fantastique. Je n’ai jamais si bien dormi de ma vie, moi qui suis un gros insomniaque. C’était très romantique – un vieux rêve d’ado.
La phrase « We can build a new tomorrow today » dans « Speak in tongues » fait référence à Obama, non ?
Brian : Yes we can. Honnêtement, je n’ai pas pensé à Obama même si l’album parle beaucoup de changements. On a tendance à vivre isolé du monde quand on crée. On n’écoute pas beaucoup de musiques. On ne veut pas être influencés. On est toujours à la recherche d’une vérité unique – qui est la nôtre. Pour être davantage branché sur le monde intérieur. La chanson prend contrôle de toi, tu es son serviteur.
Et vous, Steve, comment vous sentez-vous dans ce groupe ?
Steve : Je connaissais quelques singles avant de jouer trois fois avec mon groupe en première partie de Depeche Mode en 2006. Je suis devenu fan après les avoir vus live. On a sympathisé et un an plus tard, ils m’ont rappelé. Depuis janvier 2008, nous vivons tous à Londres.
Placebo, comme Depeche Mode, est plus populaire en France qu’en Angleterre, comment l’expliquez-vous ?
Stefan : Les Français ont des goûts musicaux incroyables. Depeche Mode est mon groupe préféré de tous les temps. Brian et moi avons passé beaucoup de temps au Luxembourg où nous avons subi l’influence française. La culture, la pop… On a enregistré quelques chansons en français, Brian parle français… En France, on aime le romantisme sombre… qui nous rend moins populaire en Angleterre.
Brian : On ne fait rien exprès, notre approche est très instinctive. On a grandi avec la culture française, et ça s’entend, j’imagine. Depeche Mode et nous, sommes très proches musicalement et humainement. Ce sont des gens, comme les Cure, qui ont une identité forte et unique, pas affectée par la mode et les mouvements. On a forgé notre voie singulière et on l’a suivie sans être influencés par ce qui est cool. Nous sommes ce que nous sommes. On espère avoir une carrière à la Depeche Mode ou à la Cure. Des gens que j’écoutais à Luxembourg, ado. C’est incroyable pour Placebo d’être leurs contemporains aujourd’hui.
Mais vous continuez malgré tout à vivre à Londres…
Brian : Si on vivait en France, on ne pourrait pas prendre le métro. Je reste à Londres parce que j’y ai un gosse. Je suis un petit peu coincé.
Pourquoi avoir quitté EMI ?
Stefan : On a fait dix contrats pour ce disque. Notre contrat de cinq disques avec EMI se terminait. On ne voulait pas le reconduire car tous les territoires ne travaillent pas de la même façon. EMI Japon par exemple n’a jamais rien fait. Il n’est pas normal que nous n’ayons aucun succès au Japon. Ça nous a longtemps frustrés. On voulait, pour la suite, signer avec des gens qui nous aiment. C’est peut-être plus de travail, de réunions, mais on ne voulait pas refaire un deal avec une major… PiaS est une des rares firmes de plus de vingt ans encore dirigées par ses fondateurs.
Placebo est un groupe important, vieux de quinze ans. Confortable, ce statut ?
Stefan : Je trouve qu’on a de la chance d’avoir une fan base. Parce que c’est le temps le plus dur aujourd’hui pour de nouveaux groupes de se faire connaître. On ne s’attend pas à de grosses ventes du disque. On doit donc évoluer avec un coffret spécial comprenant le documentaire et le concert donné au Cambodge, un emballage différent, une longue tournée… Il faut donner plus. C’est bien, c’est comme ça que le monde évolue. Notre tournée est prévue pour un an et demi. Les gens paient cher pour venir nous voir, ce serait insultant de ne pas leur en donner pour leur argent. Après Werchter, où on ne jouera que quatre ou cinq nouveaux morceaux, on reviendra en salle cet automne.
Brian : On veut se renouveler sans tourner complètement le dos à notre identité. On préfère préserver notre honnêteté plutôt que d’avoir peur de décevoir une partie de nos fans.
Tant qu’à tout changer, vous avez remplacé Dimitri Tikovoi par Dave Bottrill, à la production...
Stefan : Pour ce qu’il a fait avec Tool et avec dEUS, dont je suis très fan. C’était l’occasion de changer – même si Dimitri est un ami. C’est la première fois qu’on prend un producteur américain. C’est un nouveau départ. Les gens ne veulent pas la même chose, ils ne sont pas stupides. Ils aiment la nouveauté. On a changé nos coiffures et nos vêtements mais c’est toujours nous.
Votre image est devenue moins importante, vous êtes plus cool…
Brian : C’est vrai que pour nous, au début, l’image était presque un acte politique. On s’est établi à travers ça. Maintenant que les gens savent ce que nous représentons en tant qu’êtres humains, et notre philosophie, c’est donc moins important, oui. On met en avant notre musique plus que jamais.
Ce nouveau Placebo est l’inverse parfait du précédent, Meds. Il affiche une belle humeur pop, colorée et, tout simplement, ensoleillée. Les romantiques écorchés regretteront sans doute cette nouvelle voie ouverte avec cuivres (« Kings of medicine »), claviers (« Julien ») et chœurs (« The never-ending why »). Le dynamique « Ashray heart », le « Speak in tongues » harmonique et le slow très New Order « Happy you’re gone » sont autant de singles en puissance pour le plus pop et le plus ouvert des albums de Placebo. Les mélodies sont à ce point fortes et évidentes qu’on peut presque parler de hard-pop pour le trio, qui risque bien d’atteindre ainsi un nouveau sommet de popularité.