Interview parue dans One (hors série)
ONE : Que penses-tu de la musique actuelle, des titres qui sont numéro un des hits-parades dans le monde ?
BRIAN MOLKO : Les groupes qui surfent sur la vague du gangster rap et de la musique pop pour ados en mal d’amour m’énervent. C’est de la musique purement fonctionnelle , son but vise à vous faire oublier votre vie et vous empêcher de penser à vous-même. Tout y concourt. Aussi bien les films à gros budget que les soap-opéras. Tout ça ne m’intéresse pas parce que j’essaie de créer de l’art et pas un produit marketing. L’art est censé refléter la condition humaine, mais certains groupes ne sont là que pour vendre des produits de consommation afin d’amasser de l’argent le plus rapidement possible.
ONE : Qu’est-ce qui te gène le plus en tournée ?
B.M. : Être cerné par des hommes. Les femmes me manquent. En tournée, on est entouré de toute l’équipe technique qui met en place la sono et la scène et ces types sont en général très crus. Certains sont homophobes , racistes, sexistes …. J’en ai marre de leurs conversations salaces et de leurs blagues minables. C’est pourquoi je préfère être entouré de femmes. Leurs discussions sont bien plus stimulantes intellectuellement. Elles ne parlent pas uniquement de sexe. En fait, je rêve d’être dans un groupe uniquement composé de filles. Elles pourraient ainsi me donner des conseils en matière de maquillage ! (rires)
ONE : Tu as reçu une formation d’acteur, pourquoi es-tu devenu musicien ?
B.M. : Tout le monde rêve d’être dans un groupe de rock, même les comédiens !
Je voulais vraiment devenir acteur, plus que toute chose au monde. Mais c’est un métier où vous ne pouvez pas développer vos propres idées. Vous avez besoin des autres : des autres acteurs, d’un metteur en scène, d’un directeur de théâtre ou d’un réalisateur…..
Quand j’étais à l’université, j’ai tourné des courts-métrages et rien que ça exigeait 3 ou 4 mois de travail avant de voir les fruits de votre labeur. En revanche, quand vous jouez dans un groupe, écrire des chansons est un processus très rapide.
ONE : Comment se passe le processus de composition d’une chanson ?
B.M. : Nous ne passons pas notre temps assis dans un studio à réfléchir à ce que nous allons faire. Nous prenons nos instruments et nous nous y mettons en tâtonnant. En général, nous ne savons pas sur quoi nous allons écrire. Ce n’est que lorsque la musique est achevée que nous avons une idée des thèmes que nous allons aborder. Contrairement à ce que les gens pensent nous composons sans à priori, les choses s’imposent d’elles-mêmes.
ONE : Qu’est-ce qui t’inspire quand tu écris une chanson ?
B.M. : Ca va vous surprendre, mais le livre qui a le plus d’influence sur moi aussi bien musicalement que dans ma vie c’est la Bible. J’ai reçu une éducation chrétienne dans mon enfance qui m’a profondément marqué. C’est la raison pour laquelle on retrouve une imagerie chrétienne dans les textes de nos chansons.
ONE : Est-ce que tu te définis comme chrétien aujourd’hui ?
B.M. : Non, je ne crois pas en Dieu. Je ne suis pas très porté sur la religion plutôt sur la spiritualité. J’essaie d’aborder la vie avec une approche humaniste, avec une honnêteté, une passion et une quête de la vérité que j’applique à mes compositions. Quand j’écris les paroles d’une chanson, j’éprouve de la compassion pour les personnages dont je parle et c’est pourquoi nos titres « parlent » à ceux qui les écoutent.
ONE : Est-ce que tu crois que les musiciens doivent être des modèles pour les jeunes ?
B.M. :Absolument pas. Je suis d’ailleurs un très mauvais exemple à suivre. Notre mode de vie ne ressemble pas du tout à celui des gens qui achètent nos disques. Et puis la drogue fait partie intégrante du show-biz, il n’y a qu’à voir le nombre de musiciens qui en sont morts. Mon erreur a sans doute été d’être honnête. Je me suis drogué et je ne l’ai jamais caché. Mais je n’ai jamais eu envie que les jeunes fassent comme moi. Ce n’est pas du tout ce que je recommande.
ONE. :Est-ce que tu imagines un jour jouer dans un film ?
B.M. :J’ai tenu un petit rôle dans le film « Velvet Goldmine » et jouer la comédie est quelque chose que j’aimerais faire plus souvent. Mais je ne crois pas que la musique m’en laissera le temps. Ma motivation principale dans la vie a toujours été de m’investir dans des entreprises créatives. En ce moment, c’est la musique, mais on peut imaginer qu’un jour je dirigerai cette énergie vers la comédie.
O. :Au départ, l’attention des médias s’est surtout portée sur ton look au détriment de la musique du groupe. Est-ce que tu le regrettes ?
B.M. :Les gens ont effectivement porté beaucoup trop d’attention à mon image. Je n’ai jamais cherché à attirer l’attention avec mon look tout simplement parce que je n’avais pas l’impression que mon androgynie était choquante. Faire partie d’un groupe rock vous donne une grande liberté d’expression qui vous permet d’explorer chaque facette de votre personnalité. C’est le genre de chose que vous n’avez pas l’occasion de faire si vous travaillez dans une banque par exemple. J’ai donc tiré parti de cette liberté pour m’habiller comme je le voulais. Mais en se concentrant sur cette image, les médias ont quand même montré un aspect important de l’esprit de Placebo. Parce que notre groupe croit profondément en la liberté d’expression. Cela dit, si notre musique n’avait pas été bonne, notre look ne nous aurait pas permis de durer. Au final, c’est toujours la musique qui compte le plus. Nous sommes des musiciens avant tout pas des gravures de modes.
BRIAN MOLKO : Les groupes qui surfent sur la vague du gangster rap et de la musique pop pour ados en mal d’amour m’énervent. C’est de la musique purement fonctionnelle , son but vise à vous faire oublier votre vie et vous empêcher de penser à vous-même. Tout y concourt. Aussi bien les films à gros budget que les soap-opéras. Tout ça ne m’intéresse pas parce que j’essaie de créer de l’art et pas un produit marketing. L’art est censé refléter la condition humaine, mais certains groupes ne sont là que pour vendre des produits de consommation afin d’amasser de l’argent le plus rapidement possible.
ONE : Qu’est-ce qui te gène le plus en tournée ?
B.M. : Être cerné par des hommes. Les femmes me manquent. En tournée, on est entouré de toute l’équipe technique qui met en place la sono et la scène et ces types sont en général très crus. Certains sont homophobes , racistes, sexistes …. J’en ai marre de leurs conversations salaces et de leurs blagues minables. C’est pourquoi je préfère être entouré de femmes. Leurs discussions sont bien plus stimulantes intellectuellement. Elles ne parlent pas uniquement de sexe. En fait, je rêve d’être dans un groupe uniquement composé de filles. Elles pourraient ainsi me donner des conseils en matière de maquillage ! (rires)
ONE : Tu as reçu une formation d’acteur, pourquoi es-tu devenu musicien ?
B.M. : Tout le monde rêve d’être dans un groupe de rock, même les comédiens !
Je voulais vraiment devenir acteur, plus que toute chose au monde. Mais c’est un métier où vous ne pouvez pas développer vos propres idées. Vous avez besoin des autres : des autres acteurs, d’un metteur en scène, d’un directeur de théâtre ou d’un réalisateur…..
Quand j’étais à l’université, j’ai tourné des courts-métrages et rien que ça exigeait 3 ou 4 mois de travail avant de voir les fruits de votre labeur. En revanche, quand vous jouez dans un groupe, écrire des chansons est un processus très rapide.
ONE : Comment se passe le processus de composition d’une chanson ?
B.M. : Nous ne passons pas notre temps assis dans un studio à réfléchir à ce que nous allons faire. Nous prenons nos instruments et nous nous y mettons en tâtonnant. En général, nous ne savons pas sur quoi nous allons écrire. Ce n’est que lorsque la musique est achevée que nous avons une idée des thèmes que nous allons aborder. Contrairement à ce que les gens pensent nous composons sans à priori, les choses s’imposent d’elles-mêmes.
ONE : Qu’est-ce qui t’inspire quand tu écris une chanson ?
B.M. : Ca va vous surprendre, mais le livre qui a le plus d’influence sur moi aussi bien musicalement que dans ma vie c’est la Bible. J’ai reçu une éducation chrétienne dans mon enfance qui m’a profondément marqué. C’est la raison pour laquelle on retrouve une imagerie chrétienne dans les textes de nos chansons.
ONE : Est-ce que tu te définis comme chrétien aujourd’hui ?
B.M. : Non, je ne crois pas en Dieu. Je ne suis pas très porté sur la religion plutôt sur la spiritualité. J’essaie d’aborder la vie avec une approche humaniste, avec une honnêteté, une passion et une quête de la vérité que j’applique à mes compositions. Quand j’écris les paroles d’une chanson, j’éprouve de la compassion pour les personnages dont je parle et c’est pourquoi nos titres « parlent » à ceux qui les écoutent.
ONE : Est-ce que tu crois que les musiciens doivent être des modèles pour les jeunes ?
B.M. :Absolument pas. Je suis d’ailleurs un très mauvais exemple à suivre. Notre mode de vie ne ressemble pas du tout à celui des gens qui achètent nos disques. Et puis la drogue fait partie intégrante du show-biz, il n’y a qu’à voir le nombre de musiciens qui en sont morts. Mon erreur a sans doute été d’être honnête. Je me suis drogué et je ne l’ai jamais caché. Mais je n’ai jamais eu envie que les jeunes fassent comme moi. Ce n’est pas du tout ce que je recommande.
ONE. :Est-ce que tu imagines un jour jouer dans un film ?
B.M. :J’ai tenu un petit rôle dans le film « Velvet Goldmine » et jouer la comédie est quelque chose que j’aimerais faire plus souvent. Mais je ne crois pas que la musique m’en laissera le temps. Ma motivation principale dans la vie a toujours été de m’investir dans des entreprises créatives. En ce moment, c’est la musique, mais on peut imaginer qu’un jour je dirigerai cette énergie vers la comédie.
O. :Au départ, l’attention des médias s’est surtout portée sur ton look au détriment de la musique du groupe. Est-ce que tu le regrettes ?
B.M. :Les gens ont effectivement porté beaucoup trop d’attention à mon image. Je n’ai jamais cherché à attirer l’attention avec mon look tout simplement parce que je n’avais pas l’impression que mon androgynie était choquante. Faire partie d’un groupe rock vous donne une grande liberté d’expression qui vous permet d’explorer chaque facette de votre personnalité. C’est le genre de chose que vous n’avez pas l’occasion de faire si vous travaillez dans une banque par exemple. J’ai donc tiré parti de cette liberté pour m’habiller comme je le voulais. Mais en se concentrant sur cette image, les médias ont quand même montré un aspect important de l’esprit de Placebo. Parce que notre groupe croit profondément en la liberté d’expression. Cela dit, si notre musique n’avait pas été bonne, notre look ne nous aurait pas permis de durer. Au final, c’est toujours la musique qui compte le plus. Nous sommes des musiciens avant tout pas des gravures de modes.