Bonjour à tous !
Je viens de m’inscrire pour tenter de survivre à cette période vraiment noire où il me semble que seul le nouvel album pourrait me sortir du marasme. Et comme il ne se passe RIEN, je me suis rappelé qu’ensemble on est plus fort pour patienter, la communauté des fans de Placebo étant particulièrement solidaire à travers le monde,
soulmates never die comme disait un type blafard planqué
in the basement quelque part à Londres.
Présentation de ma relation avec Placebo :
Nous sommes un vieux couple (quadrouple ? trouple ? on s’y perd) genre « les vieux amants » de Jacques Brel :
« Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d’amour, c’est l’amour fol »
Tout a commencé en mai 1996 quand mes potes ont ramené les démos de Placebo après leur premier concert à Bruxelles, juste avant la sortie du 1er album. Mon petit ami de l’époque avait la même coupe de cheveux que Brian, et à partir de ce jour, il a commencé à se maquiller. Je crois qu’on était tous amoureux. Raides dingues même : la voix angélique et malsaine (#team plus elle me vrille les tympans, plus je me sens vivante), les paroles qui puent le sexe, la grâce et la maestria de Stefan, et bien sûr les déferlantes de distorsion punk.
S’en est suivi une longue lune de miel (aaah la sonnerie EYEM de mon premier Nokia (ou comment détruire une chanson formidable), aaah se péter les cordes vocales sur Black-eyed) qui a pris fin avec Sleeping WG
. Ne dit-on pas que l’amour dure 7 ans ? À partir de là, j’ai boudé consciencieusement, avec constance, détermination et arguments massue chaque nouvelle sortie.
Placebo, pourquoi ces infidélités ? What’s wrong with this mixture ? Tu deviens commercial maintenant ? C’est qui ces molkettes ? D’où sort ce synthé ? Où est passé ton sens de l’humour (on veut un nouveau Mars landing party !) C’est quoi ce violon ? Ne me dit pas que tu as largué Steve pour un blondinet tatoué ? Vous êtes dingues avec vos cuivres ? Et puis quoi encore ? Des choristes peut-être ?
— Mais t’as pas fini de râler, espèce de vieille réac ? On avait dit Jaques Brel :
« Tu m’as gardé de piège en piège.
Je t’ai perdue de temps en temps, etc etc »
Ok, j’avoue tout. Avec les années, j’ai refais le chemin à l’envers, mes goûts ont évolués et j’adore finalement les 7 albums, les lives, les b-sides, les covers, la totale. L’amour vrai quoi. Du genre je t’aime avec tous tes défauts mon chéri, sois pas si susceptible.
À croire qu’ils savaient mieux que moi ce que j’aurais envie d’écouter dans le futur. C’est même assez énervant. J’aime pas reconnaître mes erreurs (et cette passion coupable pour
les blondinets tatoués Battle for the sun ).
Bon, à partir de maintenant, promis, je les laisse faire leur boulot. J’ai appris la confiance. C’est vrai après tout, c’est eux les créatifs. Puis comme disait le Grand Jacques :
« Finalement, finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes »
Alors vivement Eagle 8, même pas peur, ils peuvent venir avec leur career-suicide.
Et pourvu que ça dure encore 40 ans, qu’on puisse admirer sur scène deux beaux vieillards indignes sous un torrent de distorsions, d’électro ou même de flûte de Pan, tiens, pourquoi pas, après tout, si ça leur chante.
C’est pas demain la veille qu’on va
begin the end.