Re: Tournée 2010 - Placebo en Suisse pour l'Open Air Festival
je n'ai pas encore lu les reviews des autres, donc je réète sûrement une ou deux choses dans la mienne, elle est très personnelle, mais je la mets quand même parce que je n'ai rien mis, ou presque, pour le mera luna, rock oz'arenes, la foire aux vins de colmar, pukkelpop et area4...
On arrive sur le site et on se dit : « Oulaaah, qu’est-ce que c’est encore comme festival ! ». On traverse des routes, et pour changer, on arrive du faux côté du festival. Le staff nous dit de simplement traverser le site, et là, on hallucine. Rien n’est fini, le crash barrière n’est même pas monté, personne ne sait ou se trouve l‘entrée du public, il y a de la boue partout, rien n’est contrôlé, si on a envie d’aller faire un tour en backstage on peut. Dans le genre festival peu sécurisé celui-ci cartonne ! Mais bon, on peut leur pardonner, c’est la première édition. Il pleut alors on se met sous une tente un moment, puis, je ne sais plus comment, on obtient l’information d’aller au changement des bracelets qui se trouve à la station de tram où on est arrivées. On se met dans la tente où ca aura lieu avec quatre autrichiens sympas au début. Une première attente commence, et comme je le sentais venir, une info du site internet est fausse, l’ouverture n’est qu’à midi. On prend notre mal en patience, à 12h on nous annonce que tout est repoussé à 14h, là on se dit que c’est le comble, que c’est vraiment le bordel ce festival, des gens commence à arriver de partout, heureusement il fait beau, parce que la queue continue hors de la tente. Ceux qui sont arrivés dans le courant du matin commencent à avoir un taux d’alcoolémie élevé, nous on en peut plus, rien n’est organisé, on a aucune nouvelles du site, c’est la catastrophe complète. Toutes les demi heures après 14h, quelqu’un vient nous annoncer un décalage de 30minutes, on devient tous fous, les gens en peuvent plus. Alors que le premier groupe doit monter sur scène, personne n’a de bracelets, ils nous annoncent que la police et les pompiers sont encore sur le festival et en interdisent l’accès et que les groupes seront tous décalés. Là on panique, parce que si placebo doit jouer à 2h du matin ils risquent de dire Fu** et de se barrer. À 16h et quelques minutes enfin ils ouvrent ! Je tombe sur nana qui discute à la place d’ouvrir les bracelets, je pette un câble, elle me le coince dans la machine, j’arrache le bracelet, j’en pends un autre, je vais à une autre machine, je le ferme moi-même et je me barre dans la foule ! Je retrouve B. qui est au milieu d’un champ, je l’appelle et on se dirige vers le festival. On arrive là-bas, on subit une minuscule fouille et on dit bonjour à tout le monde d’un air hyper heureux, ils doivent se dire qu’on est des malades. On arrive à notre barrière et on se tombe dans les bras, on l’a fait, on a tenu, on a réussi ! On s’étale et N. nous rejoint peu de temps après.
La deuxième attente commence, on s’installe, tout le monde va faire ce qu’il doit faire, toilettes, nourriture, etc. On retrouve les amis habituels, T., L., M.,… Shout out louds montent sur scène, on a des fans derrière nous, mais on écarte les bras et les jambes pour garder la place de C. Elle nous rejoint un peu après la fin de ce concert avec Mé. qui est très en forme aujourd’hui. On se raconte nos derniers exploits et on attend la suite, tout va bien, il ne pleut pas, on est à notre place habituelle, les concerts ont rattrapé leur retard. Et là, grand moment attendu depuis des mois par moi, Hole en concert <3 <3 <3 j’adore ce groupe et Courtney Love déchire ! Je connais peu de chansons, mais le concert me donne envie de plus écouter en rentrant, elle est géééééniale ! C’est une dépravée, droguée, elle ne tient pas debout, mais cette nana est une légende. Elle est drôle, a du charisme et bouge bien (très bien) sur scène. Je ne demande qu’une chose, c’est d’avoir Celebrity Skin comme chanson, il suffisait de demander. Je me déchaine, je suis trop folle sur cette chanson ! Je fais juste une petite pause pour faire un mini film pour ma sœur et puis je me remets à sauter partout. HAAAAN j’adore cette chanson (comme dirait Gad) ! Bref je ne suis pas très objective au sujet de ce squelette blond, mais je passe un très bon moment en tous cas. On se remet à attendre, mais la pluie a décidé de revenir nous dire bonjour, on discute encore et toujours, certains sujets reviennent plus que d’autres (ah bon ?!!), on est sous les parapluies mais on commence gentiment à être trempées. Et là The Hives montent sur scène, ils font honneur à leur réputation, ils sont de vraies bêtes de scène, malgré la pluie qui s’est transformée en apocalypse complète, le chanteur descend tout le temps vers le public, ils sautent tous partout, ils sont déchainés. Le chanteur nous dit que vu qu’on est tous trempés pour les voir, il va aussi se mettre dans notre situation et chanter les prochains morceaux vers nous. Il tient parole et en fait même plus (comprendra qui pourra, hum). La dernière phase d’attente commence, la MAD CREW monte sur scène, inutile de le dire, mais maison quand même ! Le staff nettoie la scène, nous on est tous trempés jusqu’aux os, on tremble de froid et on se dit que si ce n’était pas eux on se serait déjà barrées depuis bien longtemps !
La lumière baisse enfin, les parapluies se plient mais nos bras, eux, se tendent. Les ahaaa retentissent, la récompense très méritée de cette attente qui fut sans hésiter la pire de ma vie ! Ils arrivent sur scène et là c’est le suspens, soit Brian est énervé par la pluie et il est d’une humeur de merde et nous fera dons un concert de merde aussi, soit il se dit qu’on est incroyable de rester sous cette pluie battante et il est content, la première solution semble bien plus probable, mais pour mon plus grand étonnement et ma plus grande joie, il choisit la deuxième option. Il est d’une humeur incroyable et il n’est pas le seul, Stef n’arrête pas de sourire au public, de danser avec sa basse, de bouger, Brian sourit non seulement à Stefan, mais aussi au public, ce qui est plus rare. On se lâche et on réalise que cette fois, oui, ca valait la peine d’endurer tout ca. La set-list ne change pas, ils font la longue qu’ils utilisent le plus souvent. C’est le dernier, mon seizième et dernier de la tournée Battle For The Sun, j’essaie d’en profiter au maximum. Nancy Boy et Ashtray Heart nous permettent de nous réchauffer un minimum en bougeant, après ces deux titres Brian prend le micro pour nous remercier de braver les éléments et d’être là quand même. Evidemment il nous introduit la troisième chanson par une allusion sur le temps et d’ailleurs je crois que je n’ai jamais autant pensé les paroles de Battle For The Sun en les chantant qu’à ce moment précis. Soulmates me met les larmes aux yeux, le « dry your eyes » me va bien aujourd’hui, ainsi que le « we never die ». Bionic me remet un peu d’aplomb, c’est reparti pour un moment, je suis de nouveau en forme. Il nous présente la chanson Every you Every Me en pointant les gens du doigt et en disant « you, maybe you, definitely not you,.. ». Ils enlèvent l’intro qu’on adore chanter et ils jouent directement le morceau, ca donne bien aussi. Special Needs me remet peu étonnamment au bord des larmes, mais je tiens le coup. Pour la première fois depuis une décennie, il ne nous parle pas du « public announcement » mais nous dit que puisqu’on est déjà « underwater » il ne faut pas que l’on oublie de Breathe Underwater. Par contre, il ne peut pas s’empêcher de nous ressortir le discours sur la masturbation avant de dire qu’il se sent bouddhiste pour nous parler de The Never Ending Why. Vient ensuite Bright Lights qu’apparemment plus de personnes connaissent parce que pas mal de cris retentissent dans le public. Je me dis que c’est la dernière fois que je vois les bandes jaunes des passages piétons, un des seuls détails que je remarque sur les écrans en général. La fin de Meds est déchirante, enfin, surtout le « to forget ». Teenage Angst est toujours aussi efficace et j’ai toujours autant de plaisir à entendre All Apologies en faisant le « Yeah yeah yeah yeah yeah » avec les mains. Song To Say Goodbye, ce morceau représente le début de la fin c’est le premier de la série des six derniers, c’est reparti, je pleure encore, mais j’ai vraiment de la peine à me métriser là. Je suis déjà en larme qu’il fait « you’re crying tragic waste of skin » merci ! Mes larmes sont plus fortes chaque fois qu’il dit « In the voice that made me cry » c’est exactement ce que je ressens. Ils enchainent sur The Bitter End ce qui me calme un tout petit peu, il recommence à nous remercier d’être là, il a le sourire, ils ont tous le sourire, c’est juste magnifique. Ils s’en vont une première fois, je pleure, je pleure et je pleure. Je me sens pitoyable de pleurer, c’est stupide, mais je n’arrive pas à m’en empêcher. Je tente de me calmer en me disant que les deux prochaines chansons sont trop bien pour être gâchées par des larmes, ca marche, tant mieux. Ils reviennent, Trigger Happy Hands mon dieu qu’est-ce que j’aime cette chanson, je me réjouis du mois de septembre pour l’avoir en version studio, j’espère qu’elle sera à la hauteur du live ! Je bouge mes bras avec Stefan et le public, comme d’habitude, je fais les mouvements habituels aussi, je profite au maximum une dernière fois… Post Blue est géniale en live, donc je ne me relâche pas et je bouge beaucoup, mais me ramollis sur la fin de la chanson. Infra-red, là je ne suis plus récupérable, c’est désespérant, je ne me contrôle plus, et d’un côté je me dis que je suis stupide, que ce ne sont que des concerts, que ce n’est que placebo, « That’s only Brian ! » comme dirait quelqu’un, mais bon, non. Taste In Men finit ma descente, je vois entre les larmes, heureusement la pluie cache un peu mon état, enfin, je l’espère. Cette chanson est inécoutable hors concert, je ne l’aime pas, elle représente toujours la fin. Ils saluent, de manière très forte est très sincère, je ne sais pas trop comment le décrire, ils ont vraiment l’air heureux que les gens soient restés, que l’on tienne pour eux malgré une apocalypse climatique. Steve me fait un signe, je les regarde sourire une dernière fois, je croise les yeux bleus une dernière fois, je souris à Fiona une dernière fois, puis ils s’en vont et je perds toute retenue. Les nerfs lâchent j’ai encore une fois honte de ma sensibilité chronique.
Le site n’est plus qu’une piscine de boue, c’est Woodstock en plus moderne, mes chaussures toute belles sont dégueulasses. On va les cinq (C., N., B., Mé. et moi) à l’aéroport, on fait un stop aux toilettes. On est tellement fatiguées et à bout que tout nous semble drôle, on pique des fous-rires stupides, on fait n’importe quoi. On est dans un état indescriptibles, de la boue jusqu’aux mollets, trempées jusqu’aux os, on va même laver nos pieds dans les lavabos d’eau tiède des toilettes (à mon avis elle devait être froide pour des personnes ayant une température corporelle normale). On rejoint la voiture, on se change un peu pour ne pas attraper froid et c’est parti pour la route. Môman nous donne une couverture pour derrière, on se calfeutre dedans et on dit des trucs qui ne font rire que des gens dans un état paranormal. On discute bien sûr de ce concert au-dessus de toute espérance, surtout en suisse, où normalement il s’énerve. Je m’endors un bon moment, puis je me réveille à nouveau prête à dire des conneries. Puis il est 7h et on arrive chez moi. 26heures après mon lever, je vais me coucher.
Ils vont me manquer. A moins qu’une date atteignable sorte du néant subitement, c’est fini, le Battle For The Sun Tour est fini pour moi, mais quel final ! Une attente affreuse, pour un concert fort, attachant, sincère. Je n’oublierai jamais Brian disant : « We love you for that ! » en parlant de notre entêtement à rester, après toutes ces dates ca fait plaisir, je l’air pris un peu personnellement, pour tous les fans hardcore, qui sont là souvent, qui voyagent derrière eux. Si on me disait de refaire cette date, je serais prête à tout subir une deuxième fois pour réentendre ses remerciements, pour revoir son sourire, pour revoir Steve me lever le pouce et m’articuler un merci après m’avoir fait coucou,… Je donnerai n’importe quoi pour les revoir encore et encore, pour frissonner à l’écoute de leurs mélodies, pour vivre ses émotions fortes que eux seuls me procurent, pour être à fleur de peau, rire et pleurer grâce à eux. Ils me manquent déjà, ca va être long maintenant, très long avant la prochaine et fois, et qui sait, peut-être n’y aura-t-il jamais de prochaine fois. Personne ne peut savoir, encore moins moi. Je n’ai pas l’impression que cet au revoir était un adieu, mais je ne connais pas le futur pour autant. Je les aime. Je sais qu’ils ne liront pas ce texte, mais je vais quand même conclure par ca : merci.
2006 : Paléo festival, Genève. - 2007 : St.Gallen Openair, Montreux jazz festival.
2009 : Cologne, Rock Am Ring, Moon and stars Locarno, Paléo festival, Dijon, Paris1, Paris2, Lyon, Zürich.
2010: Annecy, M’era Luna festival, Rock Oz’Arenes, Foire aux vins de Colmar, Pukkelpop festival, Area4 festival, Zürich Openair, Brixton2.
2011-2013: Gampel, Zurich, Genève, Brixton1